Chronoviseur - Ernetti

Répondre
Hors ligne determinee
#1
Messages : 1151
Enregistré le : 10 novembre 2022

Chronoviseur - Ernetti

Message le

Extrait du livre du Père François Brune :

Les travaux sur ce qui allait devenir le « chronoviseur » avaient commencé en
1956, à Milan, avec le Père Gemelli. En 1957 il avait déjà fait la rencontre du
professeur De Matos, savant portugais qui avait fait des recherches très pointues
sur la désagrégation des sons. En 1965, était fondée au Conservatoire d’État «
Benedetto Marcello », cette chaire de musique prépolyphonique dont il fut le
premier titulaire. Cela lui donnait la possibilité d’entrer en contact avec de
nombreux scientifiques de tous pays. Il entreprit donc de réunir autour de lui un
certain nombre de savants pour tenter de construire un appareil capable de
capter ces ondes qui viennent de notre monde et de notre histoire sans y
appartenir pleinement, sans être prisonnières de notre temps et de notre espace.
Ce fut le « cronovisore », le chronoviseur.
« Nous fûmes environ une douzaine à collaborer à un moment ou à un autre à
la conception et à la construction de cet appareil. Il y avait Fermi et un de ses
disciples, un prix Nobel japonais, un savant portugais, De Matos, et Wernher von
Braun, qui s’y intéressaient beaucoup.
Mais comment avez-vous découvert une chose aussi étonnante ?
Pratiquement par hasard ; une idée très simple, un peu comme l’œuf de
Christophe Colomb. Il suffisait d’y penser.
Mais alors quelqu’un d’autre, un jour, le trouvera à son tour.
Non ! C’est pratiquement impossible. Il faudrait un coup de chance inouï.
Mais que captiez-vous ? Le son, les images ?
Oui, ce n’était pas comme un film, mais comme un hologramme, en trois
dimensions, en relief. Les personnages n’étaient pas très grands. À peu près la
taille de nos écrans de télévision.
C’était en couleurs ?
Non, en noir et blanc, mais avec le mouvement et le son. Mais aujourd’hui la
couleur serait certainement possible.
Vous pouviez choisir ce que vous vouliez capter, ou est-ce que l’appareil
fonctionnait un peu au hasard ?
Non, nous pouvions effectivement régler notre appareil sur le lieu et l’époque
que nous voulions. Plus exactement, nous choisissions quelqu’un que nous
voulions suivre. C’est sur lui que nous réglions l’appareil et ensuite il le suivait
automatiquement, un peu comme des ornithologues qui baguent des oies
sauvages ou des cigognes pour mieux suivre leurs déplacements et,
éventuellement les protéger.
Mais alors, les images que vous obteniez, c’est ce qu’il avait vu, lui ? Les
scènes que vous captiez étaient vues de son point de vue ?
Non, pas du tout. C’est lui que nous voyions. Chaque homme a une espèce
d’onde, d’émanation qui lui est propre, un peu comme une signature ou comme
les empreintes digitales. La voix de chacun est unique aussi. On fait maintenant
des appareils de reconnaissance de voix, des voitures qui ne s’ouvrent qu’à la voix
de leur propriétaire. L’iris de l’œil également est différent d’un individu à l’autre,
sans remonter jusqu’à l’ADN. C’est donc quelqu’un que nous voyons et que nous
continuons à voir dans tous ses déplacements. C’est toujours lui qui est au centre
de la scène. Le problème était d’abord de le trouver, par tâtonnement. On réglait
ensuite l’appareil sur l’onde qui émanait de lui et l’appareil le suivait
automatiquement.
Qui avez-vous donc vu ainsi ?
Nous voulions d’abord vérifier que ce que nous captions était authentique.
Nous avons donc commencé par une scène assez récente pour laquelle nous
avions de bons documents audio et vidéo. Nous avons réglé notre appareil sur
Mussolini prononçant l’un de ses discours. Puis, nous fîmes de même pour un
discours de Pie XII. Après, nous sommes remontés dans le temps en captant
Napoléon.
Si j’ai bien compris ce qu’il disait, c’était le discours où il annonçait l’abolition de
la République Sérénissime de Venise pour proclamer une République italienne.
Nous sommes allés ensuite dans l’Antiquité romaine : une scène du marché aux
fruits et aux légumes de Trajan ; un discours de Cicéron, l’un de ses plus
célèbres, la première “catilinaire”. Nous l’avons vu et entendu le fameux
”. Le geste, l’intonation, tout y était ; quelle envolée
! C’était magnifique. Mais j’ai l’impression que la prononciation n’était pas tout à
fait celle que l’on enseigne aujourd’hui dans les écoles. Il me semble qu’il ne
prononçait pas “ae” en détachant les deux syllabes, mais simplement comme un
“â” allongé.
Enfin, nous nous sommes attardés sur une petite saynète, une sorte de brève
tragédie antique, pratiquement complètement perdue. On ne la connaissait que
par quelques citations de divers auteurs, Probe, Nonius et Cicéron. Nous l’avions
choisie pour son intérêt linguistique. Quintus Ennius est l’un des premiers
grands poètes de langue latine. C’est une époque où le latin commence à sortir de
l’état de simple dialecte pour devenir une vraie langue littéraire, sous l’influence
du grec, mais précisément en prenant son autonomie. “Thyeste”, c’est le nom de
cette petite pièce, fut jouée à Rome en 169 avant J.-C., peu de temps avant la
mort de son auteur, lors des “Ludi Apollinares” qui avaient lieu près du temple
d’Apollon.
Et vous avez pu reconstituer le texte ?
“Quousque tandem Catilina...
Nous avons tout vu et tout entendu, le texte, les chœurs, la musique.
D’ailleurs, j’ai publié le texte de cette saynète et j’ai pu en noter également la
musique. Elle était dans le mode dorien.
Tout cela est absolument fantastique, incroyable et merveilleux.
Mais, dites-moi, Père, quand vous m’avez proposé de venir vous voir, ce n’était pas seulement
pour me parler de Quintus Ennius. Vous m’avez parlé aussi de la vie du Christ.
Avez-vous pu vraiment remonter jusqu’à la vie du Christ ?
Oui, bien sûr...
Et alors ? »
Là, il y eut un petit silence. Hésitation ou bref recueillement avant de se lancer
? Le Père Ernetti reprit :
« Nous avons d’abord cherché à capter la Passion, le Christ en croix. Mais ce
n’était pas si facile. Des crucifiés, à cette époque, il y en avait beaucoup. Nous
pensions que nous pourrions néanmoins le repérer facilement, grâce à la
couronne d’épines. Celle-ci, pensions-nous, ne s’expliquait dans le cas du Christ
qu’en fonction de l’accusation portée contre lui de s’être proclamé roi.
Malheureusement, là, nous eûmes une surprise. La couronne d’épines n’était pas
aussi exceptionnelle que nous le croyions. Alors, nous avons essayé de remonter
plus haut, à la Dernière Cène. Ça a marché ! Et à partir de ce moment-là, nous ne
l’avons plus quitté. C’était en l’an 36 de notre ère, et ces scènes ont été captées
entre le 12 et le 14 janvier 1956
[16]
.
Nous avons tout vu : l’Agonie au Jardin des oliviers, la trahison de Judas, le
procès, le Calvaire. Jésus était déjà défiguré quand on l’a conduit devant Pilate.
Nous avons vu la montée au Calvaire, le “Chemin de croix”. Mais la piété
médiévale a un peu déformé, elle a ajouté des épisodes. Le Christ n’est jamais
tombé, d’ailleurs il ne portait pas toute la croix. Elle eût été bien trop lourde. Il ne
portait que la traverse horizontale attachée à ses épaules, le “patibulum”. Ses
pieds étaient liés à ceux des deux autres condamnés qui furent crucifiés avec lui.
Il était très défiguré, répétait le Père Ernetti. La flagellation lui avait arraché des
lambeaux de chair. On voyait jusqu’aux os. Mais comme, d’après la loi romaine, le
condamné devait arriver vivant sur le lieu de son exécution, les soldats ont
réquisitionné Simon de Cyrène. Nous avons vu la scène comme dans l’Évangile.
Mais, là encore, la piété a quelquefois un peu interprété. On nous faisait lire
autrefois de très beaux textes où nous étions censés envier le rôle de Simon de
Cyrène et nous offrir, comme lui, intérieurement, pour aider le Christ à porter sa
croix. Nous avons bien vu qu’il n’en avait eu aucune envie. On a dû l’y
contraindre.
L’épisode de Véronique essuyant le visage du Christ sur la voie douloureuse,
l’avez-vous vu ?
Non ! D’ailleurs, comme vous le savez, ce récit n’est pas dans les Évangiles ».
Le Père Ernetti poursuit. Mais, sans qu’il s’en rende compte sans doute, il ne
parle plus au passé. Il revit intensément ce qu’il a vu. Il parle au présent :
« Arrivé au Calvaire, le Christ regarde tous ceux qui l’entourent et l’insultent.
La même chose se produit alors qu’au Jardin des oliviers. Il se dégage de toute sa
personne une telle majesté qu’ils se reculent, se bousculent et tombent tous à
terre, Juifs, Grecs, Romains. Seuls restent debout Marie (la mère du Christ), Jean
et les deux autres Marie. Au pied de la croix ni Marie, sa mère, ni Saint Jean ne
pleurent. Les deux autres Marie pleurent. Là encore le “Stabat Mater” n’est pas
exact. Marie n’était pas “lacrimosa”.
Il y a quelques paroles qui n’ont pas été retenues dans les Évangiles. Par
exemple, à un moment, le Christ dit : ‘Cette heure est la vôtre’. C’est une parole
que l’on retrouve ailleurs, bien sûr, dans l’Évangile. Mais le Christ le redit ici.
Quand il est en croix, il dit aussi quelque chose comme : ‘Maintenant que je suis
exalté, j’attirerai tous à moi’. Les sept Paroles du Christ en croix rapportées par
les Évangiles sont exactes. Chaque fois qu’il parle, il regarde en même temps
autour de lui et tous, alors, se taisent. Le visage est douloureux mais toujours
très noble, hiératique. Parfois le texte des Évangiles est un peu complété ou bien
l’attitude du Christ en fait mieux apparaître le sens. Quand il dit ‘j’ai soif, par
exemple, les Juifs l’ont mal compris. Ils ont cru qu’il réclamait à boire. Il parlait
d’une soif spirituelle. Il vient de dire ‘j’attirerai tous à moi’. Il parlait de sa soif de
nos âmes. De même, quand il dit au bon larron : ‘Aujourd’hui, avec moi, tu seras
au paradis’, j’ai compris que ce paradis c’était lui-même. Après la célèbre parole :
‘Mère, voici ton fils’ et ‘Fils, voici ta mère’, il ajoute en s’adressant à Saint Jean :
‘Et les autres, où sont-ils ? Pourquoi m’ont-ils abandonné ?’ Je ne crois pas,
ajoute le Père Ernetti, que le Christ soit mort par étouffement, comme le pensent
beaucoup de médecins. Nous l’avons vu toujours bien droit, jusqu’au dernier
moment ».
Cette fois, c’est moi qui me tais. Le Père Ernetti respecte mon silence. Puis, la
curiosité revient :
« Et la Résurrection, l’avez-vous vue aussi ?
Oui ! C’est très difficile à décrire. C’était comme une silhouette, une forme à
travers une mince lamelle d’albâtre illuminé, ou comme à travers un cristal... Peu
à peu nous avons vu ensuite tout le reste de la vie du Christ, les apparitions
après sa Résurrection...
Reste-t-il quelque trace de tout cela ?
Oui, nous avons tout filmé. Nous perdions ainsi le relief, évidemment, mais
c’était le seul moyen d’en garder un témoignage. Cela nous a permis ensuite de le
montrer au pape. C’était Pie XII. Étaient également présents le président de la
République, le ministre de l’Instruction publique, les membres de l’Académie
pontificale...
Et maintenant, qu’est devenu cet appareil ?
Démonté, mais en lieu sûr. En outre, j’en ai déposé les plans chez un notaire,
en Suisse et d’autres au Japon. Il y en a aussi, bien sûr, un double à Rome.
Mais pourquoi ? Pourquoi cacher une telle découverte, capable de bouleverser
le monde, de ranimer la foi qui, un peu partout, se perd ?
Cet appareil peut capter tout le passé de chacun, intégralement, sans
exception. Plus rien ne peut être tenu secret. Il n’y a plus de secret d’État, de
secret scientifique, industriel, commercial, diplomatique ; plus de vie privée. Un
jour, nous avons capté un groupe de bandits qui préparaient un hold-up. Nous
avons prévenu la police qui a pu intervenir à temps. Mais le hold-up allait bien
avoir lieu. Notre appareil n’avait pas menti. C’est un “bouleversement”, comme
vous dites, mais si total qu’il fait peur à certains. C’est la porte ouverte à la plus
effroyable dictature que la terre ait jamais connue. Nous avons fini par nous
mettre d’accord pour démonter le chronoviseur.
Mais peut-être, sans tout révéler, pourrait-on l’utiliser pour découvrir certains
éléments de l’histoire de l’humanité que l’on pourrait effectivement retrouver
ensuite, par exemple, en faisant des fouilles. On aurait ainsi au moins une preuve
de ce que cet appareil a vraiment existé.
Hors ligne determinee
#2
Messages : 1151
Enregistré le : 10 novembre 2022

Message le

Et la Résurrection, l’avez-vous vue aussi ?
Oui ! C’est très difficile à décrire. C’était comme une silhouette, une forme à
travers une mince lamelle d’albâtre illuminé, ou comme à travers un cristal... Peu
à peu nous avons vu ensuite tout le reste de la vie du Christ, les apparitions
après sa Résurrection...
Reste-t-il quelque trace de tout cela ?
Oui, nous avons tout filmé. Nous perdions ainsi le relief, évidemment, mais
c’était le seul moyen d’en garder un témoignage. Cela nous a permis ensuite de le
montrer au pape. C’était Pie XII. Étaient également présents le président de la
République, le ministre de l’Instruction publique, les membres de l’Académie
pontificale...
Et maintenant, qu’est devenu cet appareil ?
Démonté, mais en lieu sûr. En outre, j’en ai déposé les plans chez un notaire,
en Suisse et d’autres au Japon. Il y en a aussi, bien sûr, un double à Rome.
Mais pourquoi ? Pourquoi cacher une telle découverte, capable de bouleverser
le monde, de ranimer la foi qui, un peu partout, se perd ?
Cet appareil peut capter tout le passé de chacun, intégralement, sans
exception. Plus rien ne peut être tenu secret. Il n’y a plus de secret d’État, de
secret scientifique, industriel, commercial, diplomatique ; plus de vie privée. Un
jour, nous avons capté un groupe de bandits qui préparaient un hold-up. Nous
avons prévenu la police qui a pu intervenir à temps. Mais le hold-up allait bien
avoir lieu. Notre appareil n’avait pas menti. C’est un “bouleversement”, comme
vous dites, mais si total qu’il fait peur à certains. C’est la porte ouverte à la plus
effroyable dictature que la terre ait jamais connue. Nous avons fini par nous
mettre d’accord pour démonter le chronoviseur.
Mais peut-être, sans tout révéler, pourrait-on l’utiliser pour découvrir certains
éléments de l’histoire de l’humanité que l’on pourrait effectivement retrouver
ensuite, par exemple, en faisant des fouilles. On aurait ainsi au moins une preuve
de ce que cet appareil a vraiment existé.
Nous l’avons déjà fait, à propos des célèbres manuscrits dits “de la Mer Morte”.
On sait que c’est un berger, poursuivant une chèvre égarée jusque dans une
grotte, qui trouva les premiers textes. Mais, grâce au chronoviseur, nous avons
pu désigner d’autres grottes de Qumran où l’on pourrait trouver encore d’autres
manuscrits. Les Américains sont venus ici-même. J’ai reçu leur ambassadeur en
Italie ; nous avons signé un protocole par lequel ils s’engageaient à publier ces
textes en indiquant qu’elle avait été leur source. Mais nous n’avons rien vu venir.
Silence complet !
Pourriez-vous quand même me donner quelque idée de la structure de cette
machine à lire le passé ?
Cela ne vous donnera pas grand-chose, mais je peux bien vous faire un petit
plaisir sans grand risque. Elle était constituée de trois éléments. Le premier bloc
comprenait une multitude d’antennes pour capter toutes les longueurs d’ondes
possibles et imaginables. Ces antennes étaient faites d’alliages comprenant tous
les métaux et elles étaient reliées entre elles. Le deuxième bloc était un sélecteur
travaillant à la vitesse de la lumière. On pouvait le régler dans une sorte de
circuit fermé sur le lieu, la date et la personne de notre choix. Moyennant quoi,
l’appareil la suivait ensuite partout. Enfin, la troisième partie était simplement
constituée d’un appareil de prise de vues permettant d’enregistrer les images et
les sons obtenus.
Avez-vous songé à utiliser les possibilités fantastiques de votre découverte
pour explorer l’univers en réglant votre appareil sur des mondes lointains ou un
passé lointain ou même les deux à la fois ? Une sorte de projet SETI, mais moins
coûteux et probablement plus efficace ? Avec votre appareil prodige on devrait
non seulement avoir la preuve de l’existence d’autres mondes habités mais même
pouvoir les voir, savoir quel aspect ont leurs habitants, comment ils vivent.
Non ! »
Là, le visage du Père Ernetti s’illumine. Visiblement, cette perspective lui plaît
et le rend tout songeur. « Nous n’en étions qu’aux premiers essais de notre
appareil. Nous l’avons malheureusement démonté bien trop tôt, avant d’en avoir
exploré toutes les possibilités. Mais il suffirait de quelques modifications minimes.
Ce devrait être possible. Nous pourrions de même, sans problème, obtenir
aujourd’hui la couleur ».
Je ne me rappelle plus très bien comment se termina notre entretien, le
premier. Mais ce que je sais encore, c’est que ce jour-là je rentrai à mon hôtel
complètement abasourdi. Tant que j’étais avec le Père Ernetti, que je le voyais,
que je l’entendais, sa force de conviction était telle que ce qu’il me racontait me
semblait presque naturel. Mais maintenant que je me retrouvais seul, la réflexion
reprenait l’avantage. Tout cela était complètement fou ! Avais-je rêvé cette
rencontre ; était-ce le Père Ernetti qui avait rêvé tout cela, tel quelque savant fou
comme on en trouve dans les bandes dessinées ou dans les romans de sciencefiction ?
Et pourtant, si c’était vrai ! S’il y avait là moyen de faire taire tous les farceurs
qui inventent des vies « authentiques » du Christ, d’après les archives «
akashiques » auxquelles ils auraient eu accès, d’après des visions lors d’un
voyage « en astral », d’après des messages reçus en écriture automatique, d’après
des expériences de transes médiumniques, et que sais-je encore... S’il y avait là
aussi le moyen de réduire au silence tous nos exégètes de la nouvelle école qui
ruinent complètement la valeur historique des Évangiles sans le moindre indice
pouvant justifier leurs élucubrations.
L’Église se trouve de plus en plus dans une situation surréaliste. Tout le
décorum est resté en place, les réunions monstres, les cérémonies fastueuses, les
costumes, les déguisements. L’enseignement traditionnel est répété de temps en
temps au sommet, dans des actes officiels. Mais, en réalité, les théologiens, dans
leur immense majorité, n’en tiennent aucun compte. Ils ne croient plus ni aux
anges, ni aux démons, ni aux miracles. Ils ne voient plus dans les Évangiles que
des récits tardifs, très loin de l’éventuel témoignage des apôtres
[17]
. Le pape est de
plus en plus infaillible, mais la foi s’effiloche à tous les niveaux. Il ne suffit
d’ailleurs pas de condamner des dérives comme a tenté de le faire Jean-Paul II au
début de son pontificat. Il faut avoir quelque chose à proposer. Et sûrement pas le
retour à Saint Thomas d’Aquin. Je sais qu’il y a aussi des petits groupes
profondément spirituels et fervents qui ne se laissent pas entraîner par ce
courant destructeur. C’est le « petit reste » dont parlent souvent les Écritures.
Voilà, en résumé, pourquoi les expériences du Père Ernetti me fascinaient. Je
suis retourné plusieurs fois à Venise. J’ai repris plusieurs fois le même petit «
vaporetto » et j’ai sonné à nouveau à cette petite porte, très discrète, du
monastère de San Giorgio Maggiore. Nous avons à nouveau discuté pendant des
heures, du chronoviseur et de maints autres sujets. Je me sentais en harmonie
de pensée avec ce moine et il le sentait aussi. Il me donnait quelques-uns de ses
livres. Je lui donnais les miens...
Hors ligne PetitHommeLibre
#3
Avatar du membre
Messages : 1760
Enregistré le : 01 septembre 2015
Zodiaque :

Message le

Le chronoviseur - Francois Brune.jpg
Répondre

Retourner vers « Lectures et livres audio »